top of page

Le bonheur: un luxe à portée de main

  • Véronique Ghidalia (Actu J)
  • 15 janv. 2016
  • 3 min de lecture

Le fatum (coup du sort)? Alain Nemarq l’ignore. Président de Mauboussin depuis 2002, ce fils de petits commerçants ashkénazes, né à Asnières, est un stakhanoviste du bonheur. Dans son surprenant essai « Le bonheur sinon rien », il évoque Spinoza, Gainsbourg, l’enfance, le judaïsme, la compromission de Mitterrand avec Bousquet, son ami Marek Halter, Israël, le coucous boulettes tunisien…Coiffé d’une kippa de résistance, il commente l’actualité.


Actualité J: Le registre du combat parcourt cet essai sur le bonheur. Pourquoi ?

Alain Nemarq : Ce livre est un témoignage. Nous sommes une génération charnière, seule génération d’épargnés, protégée par nos parents, ces héros, que nous ne sommes pas. Ma mère s’est engagée dans les FTP, mon père fut prisonnier en Allemagne. Difficile d’être descendant de gens pour lesquels le courage n’est pas virtuel. On s’est beaucoup trompé par insouciance : cela nous a mené à l’inconscience. Le courage n’est pas une question : on se bat pour sauver sa vie. Actualité Juive : Le slogan « La France n’est pas aux Juifs » vous inquiète. La république est-elle en danger ?N : Je suis assez perplexe, inquiet, conscient que l’heure du combat a sonné. La république est en danger car elle a démissionné pendant 40 ans de ses obligations. C’est la conversation que j’ai eue avec Marek Halter : c’est en levant les Musulmans de France contre Daesh qu’on sauvera la République. Cela se joue avec les jeunes de moins de 30 ans.


Actualité J :« La pestebrune a rendu possible la peste verte ». Expliquez-nous…

Alain Nemarq: L’agression à Marseille n’est pas le fait de racaille. L’agresseur appartient à une famille normale, sans antécédent. Grâce ou à cause d’instrumentalisation, il s’est radicalisé et a porté atteinte à la France, aux Juifs, aux militaires. Mein Kampf, l’Etat islamique : où est la différence ? en 1933, si l’Allemagne n’avait pas été nationale socialiste, on aurait pu en interdire l’impression. Aujourd’hui, il est trop tard pour interdire, voire freiner sa diffusion sur le web. La solution n’est pas de convaincre les Musulmans de France de manifester leur soutien. Il n’y a d’autre solution que le combat.


Actualité J :Que prescrivez-vous ?

Alain Nemarq: Fuir n’est pas la solution : ce serait renier mes parents, résistants. Or, la peur est une des sources d’échec de l’alyah. En 1933, Ben Gourion a dit : « les optimistes sont passés par la cheminée, les pessimistes sont en Israël aujourd’hui ». Je ne voudrais pas faire partie des optimistes. Nous avons 12 mois pour savoir si la vie va devenir infernale. Marseille est un test. Le vrai débat est dans les cités : peut-on faire porter 100 000 kippot dans les cités nord de Marseille ? si oui, on a gagné. L’amalgame avec la question palestinienne est un prétexte à l’antisémitisme pur et dur. 12 mois pour savoir ! cela obligerait la France à se réveiller.


Actu J : Vous êtes très laudatif à l’égard d’Israël, projection de votre résilience. Parlez-nous de votre expérience israélienne

Alain Nemarq : Il y a 40 ans, j’y ai passé 4 ou 5 mois, fasciné par l’expérience socialiste de la société israélienne qui était la réalisation de mes aspirations. Je n’y ai pas émigré à la fin de mes études. Après mon doctorat j’ai enseigné à HEC. Je me suis rassuré de mon départ au regard de la transformation de

la société israélienne. La société type kibboutz des années 70 n’est plus, aujourd’hui. L’exclusion, la loi du plus fort, l’injustice, le matérialisme ont fait que je ne suis pas resté.


Actu J : Dans votre essai, après Spinoza, le Comte de Lautréamont...surgissent les dîners de shabbat chez votre belle-mère, où vous « apprenez » le couscous boulettes tunisien…

Alain Nemarq: En 1963, j’avais des copains juifs algériens dont la grand-mère assurait la survivance juive par les plats. J’ai « appris » de ma belle-mère le « seul et vrai coucous » : celui de Tunisie ! (rires) Nous transmettons les deux facettes du judaïsme, ashkénaze et sépharade à travers notamment les expériences culinaires. J’ai appris l’akoud (ragoût à base de tripes de beuf), que j’adore.


Actu J : Comment se fait la transmission aux enfants nés d’un « ashkénaze laïc et assimilé », marié à une « sépharade pratiquante » ?

Alain Nemarq: Ma femme est une grand-mère exceptionnelle. Nous sommes très traditionnalistes et nous répartissons les rôles. Il n’y a pas de combat mais je tiens à la prononciation ashkénaze du kiddoush le vendredi soir !


Actu J : Votre conclusion sur l’avenir ?

Alain Nemarq: Nous avons franchi le Rubicon. Nous avons un an, pas plus. ![endif]--

Comments


WHAT'S UP BLOG:
LE MANIFESTE

 

What's up blog est un espace d'information indépendant. Sa vocation est de mettre en lumière des acteurs de la société, projets, réalisations dont la créativité, l'engagement, l'audace... apportent un souffle nouveau.

Musique, littérature, philosophie, expositions, éthique,engagement sociétal, tourisme, économie... trouvent ici une tribune d'expression libre.

Eclairer, promouvoir, découvrir l'envers du décor grâce à des interviews sans complaisance, proposer un regard critique constitue la ligne éditoriale de ce blog.

Créatrice: Véronique Ghidalia, journaliste indépendante et chef de projets culturels

 UPCOMING EVENTS: 

 

21/02/2016: Soirée Avishai Cohen sur la chaîne Mezzo

 

04/04/2016: Omer Avital Quintet - New Morning

 

 

 FOLLOW THE ARTIFACT: 
  • Facebook B&W
  • Twitter B&W
  • Instagram B&W
 RECENT POSTS: 
 SEARCH BY TAGS: 

© 2023 by The Artifact. Proudly created with Wix.com

  • Facebook B&W
  • Twitter B&W
  • Instagram B&W
bottom of page