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STEPHANE FREISS: BEAU ET...PAS BÊTE

  • Véronique Ghidalia (Actu J
  • 17 févr. 2017
  • 4 min de lecture

"Je suis sur l'écriture d'un film lié à Israël"

C'est avec Francis Veber, auteur du "Dîner de cons", que Stéphane Freiss revient au théâtre. "Un animal de compagnie" "est une comédie acerbe sur l'usure du couple et surtout l'absence d'écoute que comblera PIgnon le poisson rouge. Proche de la communauté, celui qui a joué sur la scène de l'Espace Rachi, et a toujours pleinement soutenu la campagne pour la Tsedaka, se confie...

A.J : Pourquoi avoir souscrit à ce projet ?

Stéphane Freiss : Tout d’abord Francis Veber est un grand auteur de comédie. Ensuite, n’ayant pas joué au théâtre depuis longtemps, j’avais envie de revenir dans une pièce où je pouvais m’épanouir. Il y a une chose assez étonnante avec le théâtre : tu mesures rarement la raison pour laquelle tu as choisi une pièce. Le théâtre ne te parle pas immédiatement comme l’actualité le ferait. La fiction a toujours - et c’est magnifique - un rapport nucléaire avec toi. C’est une décharge qui se joue sur un temps plus long et qui parfois joue à cache - cache jusqu’au bout. De plus ici, il avait des gages : le théâtre est très beau, relifté il y a 3 ans. Michel Bouquet l’a étrenné avec « Le roi se meurt ». Depuis, il n’y a que des succès ! Et puis j’ai rencontré des gens formidables humainement.


AJ : Sur scène, vous vous livrez à une débauche d’énergie alors qu’Henry votre personnage est dans une vie de couple amorphe…

S.F : C’est vrai. Cette pièce demande beaucoup d’énergie, je change deux fois de chemise dans le spectacle ! Regardez, dans la vie, les couples qui ne vont plus bien, essaient de tuer ou de noyer la réalité ou…


AJ : Le poisson ? (Rires)

S.T : Celle-là je l’ai faite pas mal de fois mais pas avec vous ! ce couple essaie de se faire croire qu’il a encore une vie, il est très mal « barré ». Mais justement, c’est peut-être l’énergie du désespoir qui le fait bouger sur scène !


AJ : Parlons de l’animal de compagnie : Pignon, le poisson rouge, personnage fétiche de l’auteur, tourne en rond dans son bocal, ne comprend rien mais fait néanmoins office de psychanalyste. Comment accède - t - il à ce statut ?

S.T : Je ne veux pas faire de tort aux psychanalystes mais les gens auxquels j’ai raconté les choses les plus intimes de ma vie n’ont pas été ceux que j’ai payés nécessairement pour le faire. Cela signifie que c’est dans des situations assez paradoxales qu’on se livre : dans la salle d’attente d’un médecin, un avion ou un aéroport. Là, tu sais que la rencontre sera sans lendemain, donc tu lâches des choses très intimes.


AJ : Le poisson rouge ne comprend rien. Quid des psy ? (Rires) ?

ST : C’est ce que je dis dans le spectacle, le psy fait « hein, hein, hein … » : il ne fait pas beaucoup plus que Pignon. Parfois on abandonne la thérapie avant d’être allé au bout parce qu’on en a marre de parler à un poisson rouge justement ! Donc, ce poisson va se découvrir être l’intermédiaire idéal pour ce couple. En fait, c’est le couple qui le fabrique.


AJ : Pour 55% des Français, le poisson rouge est l’animal de compagnie préféré. En adopter un est indispensable pour donner recevoir de l’affection. Pour 11%, il comble la solitude. Votre réflexion ?

S.T : Je ne pense pas que le besoin de tendresse pour un animal de compagnie se fasse au détriment de ton histoire de couple. En général, quand tu es dans un couple tout frais, que tu es passionné et plein d’amour, la première chose que tu vas faire n’est pas d’aller acheter un animal de compagnie. Ce n ‘est donc pas un hasard si F. Veber choisit de traiter de l’usure du couple et de l’absence de l’enfant. Pour ne pas passer complètement pour un dingue après de son voisin qui te regarde par la fenêtre et te voit parler à ta théière, tu prends un poisson rouge. Il y a une solitude colossale qu’il faut combler à sa manière et, aujourd’hui une dislocation de la famille.


AJ : A l’image de la société, la pièce donne à lire une inversion des signes : chaque conjoint est l’animal de compagnie de l’autre, silencieux, qui ne comprend pas. L’animal de compagnie offre l’écoute être censée être côté conjoint …

S.T : Et c’est l’écoute parfaite parce qu’il ne sera jamais contre toi. Toujours de ton avis! (rires)


AJ : Vos projets ?

S.T : Je suis sur l’écriture d’un film, lié à Israël et pour laquelle je me suis attaché le concours du rabbin Delphine Horvilleur. Je suis aussi impliqué dans une association israélienne, qui par le biais du théâtre vise à la réinsertion de jeunes, toutes origines confondues… En tournage en Italie dans une très belle série socio- politique, …Donc quand vous me dîtes « vous ne grossissez pas ! » ... en fait je n’en ai pas le temps !


Un animal de compagnie

Théâtre des Nouveautés

dès le 19 janvier.

 
 
 

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Créatrice: Véronique Ghidalia, journaliste indépendante et chef de projets culturels

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