Claude Goasguen, député - maire du 16ème arrondissement:
- Véronique Ghidalia
- 12 févr. 2017
- 4 min de lecture

INTERVIEW INTEGRALE
(Extraits parus dans Actualité Juive, 1er février 2017)
Standing ovation de 4000 personnes pour Claude Goasguen : lundi 30 janvier au Palais des Congrès, l’Organisation Sioniste mondiale a récompensé son engagement indéfectible au profit d’Israël et de la communauté juive en lui remettant le Prix Hertzl. Cette soirée commémorait le jubilé de la réunification de Jérusalem en présence notamment de S.E Aliza Bin-Noun Ambassadrice d’Israël en France, Robert Zbili Président du KKL France et Danny Atar Président du KKL. Jérémy Redler, son adjoint, reçut le prix Jérusalem.
Véronique Ghidalia : Pourquoi un tel soutien à Israël et la communauté juive ?
Claude Goasguen: Ce n’est pas nouveau. C’est une continuité dans mon action. Les hommes politiques ont parfois des convictions. Bien souvent, l’opinion publique considère qu’ils n’en ont pas. Moi, j’ai vraiment une conviction qui me tient à coeur depuis des décennies : c’est que nous avons dans l’état d’Israël la permanence de notre culture, de notre civilisation, de notre démocratie. C’est la seule qui existe au Moyen-Orient. Elle est, au fond, comme si nous étions au Moyen-Orient, nous-mêmes. Abandonner Israël, le critiquer est rendre un très mauvais service à ce que nous sommes. Israël, c’est moi. Et je me soutiens en même temps que je soutiens Israël. C’est presque une démarche égoïste, me direz-vous. Cela tient aussi au fait qu’Israël est un état formidable, né dans la difficulté et la guerre, permanente, mais qui est néanmoins devenu un état démocratique, un des premiers technologiquement avancé, devenu une lumière pour le Moyen-Orient et pour une grande partie de la planète. C’est un état qui veut faire l’histoire, et qui la fera. Je suis toujours du côté de ces états- là qui veulent faire l’histoire après avoir tant souffert.
« La France en particulier, et la plupart des démocraties occidentales se fourvoient complètement dans l’analyse du Moyen-Orient »
V.G: « Israël un grand état. C’est la seule démocratie au Moyen-Orient et puissance de paix » avez-vous déclaré lors de la réception de votre prix : pourquoi une telle curée des institutions internationales à son égard ?
Cl. G : Il y a plusieurs choses : tout d’abord il y a dans l’antisionisme un antisémitisme récurrent, qui ne partira jamais et qui est l’expression moderne de l’antisémitisme historique. Au fond, on reproche à Israël comme on reproche aux Juifs de réussir, on le jalouse, on prête au Juif ce qu’il n’est pas. Comme on a assassiné Ilan Halimi, parce que réputé juif donc riche, mais qui ne l’était pas. Il y a une espèce d’élément historique permanent à l’égard d’Israël qui est de l’antisémitisme. C’est le premier élément. Le second élément, est que la France en particulier, et la plupart des démocraties occidentales se fourvoient complètement dans l’analyse du Moyen-Orient. Et en critiquant Israël, ils ont bonne conscience ! il est toujours plus facile de critiquer une démocratie qu’un état totalitaire comme l’Iran, l’Arabie Saoudite, avec laquelle nous avons des accord fructueux. Tout ceci est un leurre. La France travaille beaucoup avec Israël au niveau des services mais le Quai d’Orsay croit représenter la France en attaquant sur des résolutions en sachant d’ailleurs que ces résolutions ne seront jamais appliquées. Nous sommes dans une hypocrisie manifeste, nous avons besoin de l’argent des Saoudiens et du Moyen-Orient : tout cela est un leurre, une fiction. Ce qui ne serait pas très grave si cette fiction ne développait dans une partie de notre population et notamment parmi les musulmans islamistes une confirmation de l’antisémitisme qui fait beaucoup de ravage dans notre pays. On joue un jeu dangereux et je trouve que la France ne sort pas grandie avec le Quai d’Orsay de toutes ces mésaventures de l’Unesco ou de ces résolutions bidons qui ont été votées à l’emporte-pièce pour cacher notre propre décrépitude au mois de janvier.
« Elle sera la capitale de l’état juif parce qu’elle est historiquement,
sociologiquement la capitale de l’état juif »
V.G : Jérusalem célèbre cette année le jubilé de sa réunification : que pensez-vous de la volonté de Donald Trump quant au transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem ?
Cl. G : J’y suis très favorable ! d’abord pour moi, je l’ai dit, d’ailleurs dans mon discours, la reprise de Jérusalem par l’armée de Tsahal correspond à un souvenir très précis du Quartier latin : c’était la fin de la guerre d’Algérie, j’étais avec des Pieds - Noirs juifs qui rentraient. C’était comme si on retrouvait au fond quelque chose de positif dans ce magma terrible qu’avait été l’émigration des juifs d’Algérie. C’est quelque chose qui, pour moi, est émotionnellement très présent. Bien sûr, je suis favorable à l’installation de l’ambassade américaine et de l’ambassade française à Jérusalem. Cela fait des décennies maintenant qu’on aurait dû passer ce cap, disant que Jérusalem est la capitale de l’état juif et elle sera la capitale de l’état juif. Elle sera la capitale de l’état juif parce qu’elle est historiquement, sociologiquement la capitale de l’état juif. Par conséquent, vous verrez que ce pas une fois sauté par l’ambassade américaine, eh bien toutes les grandes démocraties sauteront le pas. C’est un premier geste à faire. Vous savez, la presse française essaie de faire croire que la Palestine est un motif de mobilisation pour les Musulmans. C’est faux. Je connais le Moyen-Orient, j’en reviens. Je peux vous assurer que je n’ai jamais entendu un ambassadeur des pays du Golfe me parler de la Palestine. Jamais ! Par conséquent, il faut y aller. Cela fait cinquante ans que Jérusalem est de fait la capitale de l’état juif ! Il est temps de passer un cap et d’en faire la capitale pour la France et les démocraties.
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